Notre-Dame-des-Neiges, une église label "Patrimoine en Isère" en OIsans

L’église aujourd’hui en plein cœur de la station de l’Alpe d’Huez, a été construite à l’occasion des Jeux Olympiques de 1968. Son histoire est intimement liée à celle de deux personnes : Jaap Reuten, curé de la paroisse en 1964 et un ancien résistant, Jean Le Boucher, qui lors d’un combat en 1944, fait vœu de construire une église. Après-guerre, il devient directeur de l’office de tourisme de l’Alpe d’Huez et s’investit dans la promotion de la candidature de Grenoble aux JO. A cette époque, la station ne dispose que d’une petite chapelle en bois, insuffisante pour l’accueil des touristes. Ensemble ils convainquent la mairie de leur offrir un terrain et esquissent un premier projet. L’église prendra la forme d’une tente, rappelant celle d’Abraham, avec un mât central, en forme de puits de lumière, autour duquel rayonnera une gigantesque toile. L’architecte vichyssois Louis Marol s’empare de l’idée et commence à élaborer son projet en 1966; son fils Jean lui succèdera suite à son décès en avril 1968.
Le chantier débute à l’été 1968 par la construction de la crypte Saint-Nicolas, suivie par celle du grand fût central formant puits de lumière et des refends rayonnants en béton banché. Dans la crypte, les murs de béton brut reçoivent des panneaux sculptés par Arcabas représentant les symboles des quatre évangélistes. A l’intérieur de la nef, le sol descend par de grands emmarchements vers le chœur baigné de lumière. Derrière l’autel, un carré de verre incrusté dans le sol, diffuse la lumière tombant de la coupole au centre de la crypte située au-dessous. La réalisation des douze vitraux conçus par Arcabas autour des épisodes de la vie de Saint-Marc s’échelonne de 1990 à 1996. Ces verrières panoramiques offrent un déroulé linéaire de près de 60 mètres sur l’ensemble des travées. Un treizième vitrail représentant l’Alpha et l’Oméga est placé au-dessus de la porte d’entrée. Les maîtres verriers sont Françoise Montfollet et Christophe Berthier, le maitre artisan ferronnier, Léon Sert. Au centre de l’église s’élève l’orgue en forme de main tendue vers le ciel, conçu sur les plans de l’organiste et compositeur Jean Guilliou. Inauguré en 1978, soit 10 ans après la construction de l’église, il a été réalisé par le maitre facteur d'orgue allemand Detlef Kleuker, sur un buffet dessiné par Jean Marol. L’église proprement dite n’occupe qu’une partie du bâtiment conçu dès l’origine pour être aussi un centre culturel dédié à la musique. Sous le grand toit, trouvent placent des salles d’accueil pour les musiciens, un presbytère, une morgue et une boutique.